Après 77 ans d’existence, comment continuer de se renouveler et rester dynamiques, tout en demeurant fidèles à notre raison d’être? Cette question passionne Etienne-Alexis Boucher, président fondateur de la Société nationale de l’Estrie (SNE). C’est d’ailleurs avec enthousiasme qu’il est venu en parler à une quarantaine d’administrateurs de nos sections locales, réunis lors du conseil des sections tenu le 16 octobre dernier.

Agir au-delà de la mission

Pour lui, il est clair que les Sociétés Saint-Jean-Baptiste doivent redevenir des acteurs incontournables du développement des communautés. En relisant notre histoire, on se rend compte que nos actions allaient bien au-delà du maintien et du rayonnement du fait français. « Dans le temps, les «petits» canadiens français ne pouvaient pas se payer d’assurance vie. Les compagnies demandaient des prix de fous! C’était un besoin présent dans les communautés et les Sociétés Saint-Jean-Baptiste ont développé un service d’entraide pour y remédier », rappelle-t-il.

La fondation du prêt d’honneur en est un autre exemple. Les Sociétés Saint-Jean-Baptiste avançaient de l’argent pour permettre à des jeunes d’aller aux études. Certaines Sociétés poursuivent cette tradition. Les Sociétés ont ainsi innové en créant un programme de prêts et bourses avant l’heure.

Créer des alliances

Aussi, selon Etienne-Alexis Boucher, il est important de créer des alliances avec d’autres organismes, dans une vision plus large de l’identité québécoise et du développement des communautés. On peut par exemple approcher les jeunes et s’intéresser à eux afin de mieux comprendre comment on peut prendre part aux défis qui les tiennent à cœur. C’est ce qu’a fait la Société nationale de l’Estrie lorsqu’elle s’est associée au collectif qui a manifesté contre l’agrandissement du pipeline Goldboro-GNL : « Le territoire fait partie de notre identité. Prendre soin du territoire, c’est donc prendre soin de notre identité. Est-ce que ça concerne la nation du Québec? Si la réponse est oui, il faut que ça nous intéresse! », déclare-t-il.

Il ajoute que construire des partenariats crée de la richesse pour les Sociétés. Il cite en exemple le partenariat créé par la SNE avec l’Université de Sherbrooke qui continue de créer des opportunités de rayonnement que la Société n’avait pas avant. « C’est possible de rendre le Québec plus riche, sans prendre la place des autres. En les accompagnant dans leurs propres projets, cela crée des liens. Et le jour ou nous aurons besoin d’eux, ils seront avec nous.», conclut-il.

Diplômé en science politique, Etienne-Alexis Boucher a été député de Johnson de 2008 à 2012. C’est en 2015 qu’il tourne la page sur son implication au sein des partis politiques pour s’investir dans le Mouvement national des Québécoises et Québécois, un mouvement non partisan qui a pour mission de défendre et promouvoir l’identité québécoise, sa langue, son histoire, sa culture et son patrimoine. Reconnu pour sa passion du Québec et pour sa ténacité, il est président fondateur de la Société nationale de l’Estrie.

Propos recueillis par Annick Corriveau