Un patrimoine méconnu
Quel est le patrimoine le moins connu du Québec ? Selon l’artiste, guide-animatrice et doctorante Nancy Shaink, il s’agit du patrimoine funéraire. Depuis plusieurs années, cette résidente de Victoriaville explique les symboles et les statues présents dans nos cimetières et offre des activités de médiation culturelle fort courues. Elle présente aussi des conférences sur le sujet, grâce à sa banque personnelle de photographies prises au Centre-du-Québec et ailleurs, au fil de ses déplacements. De plus, elle complète un doctorat à l’université Laval en théologie pratique sur ses projets de visites de cimetières. Son audace et sa détermination à valoriser et promouvoir ce patrimoine négligé sont aujourd’hui récompensés par le prestigieux prix Lionel-Groulx de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec (SSJBCQ).
L’art funéraire : entre le matériel et l’immatériel
C’est par la photographie que Nancy Shaink a d’abord abordé l’art funéraire et, au fil des années, elle a développé une panoplie de projets, dont des ateliers de frottis de motifs funéraires pour des jeunes et des familles. : « Les frottis sont des papiers frottés avec une craie sur des motifs. Les enfants disaient pourquoi ils avaient choisi ce motif et je leur expliquais la symbolique. Cette activité est une autre façon d’entrer dans les cimetières pour les rendre intéressants. », raconte l’artiste.
Bien que l’art funéraire soit très populaire aux États-Unis, il l’est beaucoup moins ici. C’est un patrimoine qui se situe entre le matériel par le statuaire et la pierre et l’immatériel, par la symbolique. Nancy Shaink se désole qu’encore aujourd’hui, dans les cimetières catholiques, les lots soient loués et que les monuments puissent disparaître à la fin de la location. « Les monuments exceptionnels devraient demeurer dans les cimetières. », plaide-t-elle.
Des trésors dans nos cimetières
Ses visites commentées dans les cimetières de notre région connaissent d’ailleurs un franc succès. Depuis une quinzaine d’années, Nancy Shaink offre des visites artistiques et visuelles, avec un peu d’histoire. «Dans chaque cimetière, il y a un trésor. Même dans le plus petit cimetière du Centre-du-Québec ! Par exemple, j’ai vu le plus grand obélisque à Bécancour village.», nous confie celle qui rêve d’exporter ses visites guidées partout dans la province.
Le prix Lionel-Groulx
Rappelons que grâce à ses services d’assurance vie et d’assurance accidents qui sont devenus son principal moteur financier, la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec poursuit sa mission de promouvoir la culture, l’histoire, la fierté et l’identité québécoises.
Le prix Lionel-Groulx est décerné chaque année par la SSJBCQ à une personne ou à un groupe pour ses actions et ses interventions en faveur de la promotion de l’histoire et du patrimoine québécois. Le ou la gagnant(e) se mérite un trophée accompagné d’un certificat honorifique et d’une bourse de 500 $.
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