Georges Dor, de son vrai nom Georges-Henri Dor, est un auteur, compositeur, poète, dramaturge et chanteur, mais avant tout un fervent défenseur de la langue française, ce qui aura fait de lui un monument de la culture québécoise.
Né à Drummondville, Dor débute sa carrière dans les années 50 à la radio et devient par la suite réalisateur pour Radio-Canada. C’est à partir de 1954 qu’il publie ses essais qui regroupent quantité de poèmes et de nouvelles littéraires dont les thèmes principaux sont l’amour, la langue française ainsi que la société québécoise de l’époque, tous des sujets qui retiennent l’attention des citoyens de la province.
Un poète proche des gens
Dor écrit au nom de son peuple et pour son peuple, toujours dans une poésie simple mais touchante, ce qui le rend encore plus proche de son public. Portes closes ainsi que Chante-pleure, Poèmes sépara-tristes sont deux de ses recueils dans lesquels on peut reconnaître son écriture engagée. L’artiste participe également à la célèbre Nuit de la poésie du 27 mars 1970 et charme la foule avec ses textes qui regorgent d’amour et de nationalisme.
La Complainte de la Manic
Cependant, c’est seulement une dizaine d’années plus tard que Georges Dor se met à la chanson sur une base professionnelle. Il compose notamment La Complainte de la Manic en 1966, dont le texte est une lettre d’amour racontant la réalité d’un ouvrier du barrage de la Manicouagan. Les paroles de Dor touchent profondément les Québécois et la chanson connaît un succès monstre, marquant les débuts d’une carrière de chansonnier florissante pour l’artiste. La boîte à chansons, Les ancêtres ainsi que Le Chinois sont d’autres de ses succès musicaux qui ont marqué le Québec.
Un auteur qui qui ose dire les choses
Inarrêtable, Georges Dor écrit aussi pour le théâtre et la télévision et compose également quelques musiques de films. Ses séries et ses pièces sont des succès, mais c’est encore pour son franc-parler que l’auteur se fait reconnaître. À partir des années 90, Dor écrit plusieurs essais dans lesquels il critique le français parlé des Québécois. Anna braillé ène shot (1996) et Ta mé tu là? (1997) sont deux exemples dont les titres parlent par eux-mêmes. Le poète s’y interroge entre autres sur l’avenir de la langue au Québec et sur la rigueur à accorder au français parlé. Il s’attriste devant une aussi piètre qualité de la langue employée par les Québécois, dialogues qu’il qualifie d’un « magma d’expressions confuses, de mots tronqués et marmonnés ». Ses écrits expriment sa vive inquiétude face à ce que deviendra la langue dans les années à venir, mais aussi l’amour que porte Georges Dor au français du Québec.
Georges Dor s’est éteint en 2001. La Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec a créé un prix en son honneur, décerné à une personne ou à un groupe s’étant particulièrement distingué(e) en oeuvrant à la promotion et à la valorisation de la langue française dans notre région. La passion qui habitait Georges Dor continue de nous inspirer au quotidien.
Eugénie Côté-Gaudet
Lauréate de la 17e édition du Concours de création littéraire de la SSJBCQ
Étudiante en double-DEC Musique/Arts et lettres au Cégep de Drummondville.
« Je ne connaissais pas le travail de la Société Saint-Jean-Baptiste avant de participer à un concours d’écriture organisé par l’organisme, dont ma professeure m’avait parlé. J’ai tout de suite adhéré à leur mission de récompenser et de célébrer le français au Québec, langue dont je suis moi-même amoureuse! J’ai appris à écrire en première année et je n’ai jamais arrêté depuis. La SSJBCQ m’a permis de m’épanouir dans ce que j’adore faire et bien sûr de me pousser encore plus loin! »
Eugénie Côté-Gaudet